Illustration : En anglais, le mot brigde = pont désigne d’abord un truc entre les deux berges d’un ruisseau ; ensuite, par comparaison, il désigne le bassin qui fait pont entre les deux jambes ; puis vient la métaphore ” faire le pont entre deux idées “, etc.
La pratique de l’hypnose peut trouver inspiration dans d’autres domaines.
Par exemple dans ce que l’on nomme l’ideokinesis proposée par Mary Fulkerson (1985) à la suite de Lulu Sweigard (1974) et de M.E. Todd (1937).
La proposition de Moshé Feldenkrais (1967) est dans la même veine.
Il s’agit pour ces auteurs d’une question simple : “Peut-on agir sur le corps humain en restant allongé immobile et en faisant travailler “uniquement” son cerveau ?”
La seconde question posée par l’ideokinesis est : “Est-il préférable de penser le corps humain dans sa réalité – des muscles accrochés à des os – ou à l’aide de métaphores ?”
Par exemple si je veux “travailler mentalement” sur ma cage thoracique je l’imagine comme un accordéon.
L’image ci-dessus compare la partie du squelette nommée “bassin” à un pont.
Quand la métaphore est première
Voir fictions utiles / comme si.
Exemple
La phobie comporte des sensations, des émotions, des symboles, etc.
Cela s’exprime par des expressions comme “trembler comme une feuille”, “avoir le coeur lourd”, “un étau d’angoisse”, “les tripes nouées”, “je me sens plombé”, etc.
Tout cela, ce sont des métaphores.
Il y a une “matière” dans ces expressions qui décrivent sensations et émotions.
Pierre a la phobie des papillons.
On a :
– les papillons réels
– les papillons dans la pensée de Pierre
– la phobie
– la thérapie
1 Les papillons réels
La réalité des papillons ne présente que peu d’intérêt.
Ce qui intéresse ce sont les mots de la langue pour parler des papillons.
2 Les papillons dans la pensée de Pierre
Soit ce sont les papillons “en général” = des papillons-symboles.
Pierre a la phobie de ce qui est léger, fragile, de ce qui se transforme, etc.
Soit ces papillons sont inscrits dans une “histoire de papillons” unique, présente dans la pensée de Pierre.
Quand il était tout petit, un papillon s’est posé sur sa bouche et Pierre a eu peur.
3 La phobie
C’est tout un tricotage entre les symboles, les sensations et les émotions.
4. La thérapie
Ce qui est important c’est de “changer de perspective”, de “changer de point de vue”, etc.
Pierre peu jouer dans sa pensée avec les images de papillons, les symboles associés, etc.
Comme, à l’état de veille, les papillons sont plus “forts” que Pierre, on va proposer le travail dans la transe où un allié peut venir à l’aide de Pierre, etc.
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