Qu’est-ce qui fait la différence entre le monde hypermoderne et le “bon vieux temps” ?
Quelques exemples.
Violence
René Girard nous montre que la violence est dans les racines de l’homme.
L’impression que l’homme hypermoderne est hyperviolent est … une impression.
Pour ce qui est de l’homme ancien, tous les textes, toutes les transmissions orales nous disent que lui aussi était hyperviolent mais d’une autre manière.
Les siècles les plus récents avec la colonisation, les accidents du travail, les maltraitances à la maison et à l’école étaient plus violents qu’aujourd’hui.
Le phénomène hypermoderne est que le potentiel de violence passe de “un peu chez tout le monde” (la famille, l’école, etc.) à une concentration sur des individus isolés, en bande, en secte, en organisation terroriste.
Métaphore
Si chaque français se débarrasse d’un gramme de violence cela fait 60 tonnes de violence “dans la nature”. Des individus fragiles récupèrent une partie de cette violence et commettent des actes spectaculaires. Au lieu d’enfants battus estropiés il y a quelques morts dans un attentat.
Corruption
En nos temps hypermodernes les affaires sortent pour tout un tas de raisons – meilleur transparence bancaire, lanceurs d’alerte, etc.
Dans les temps plus anciens il est certain qu’il y avait beaucoup plus de corruption mais qu’elle était cachée : omerta/ loi du silence
Lien social
Au “bon vieux temps”, dans le village, dans le quartier, une certaine forme de lien social était obligée pour la survie.
Une certaine paisibilité était l’apparence de la surface.
En profondeur la violence était présente et le groupe social vivait des crises.
Quelles vraies différences ?
Vitesse et réseaux de télécommunication
Le monde est devenu “village”. On a des amis à 500 km, à 5 mille kilomètres plutôt que dans le voisinage.
Prise en charge par l’état, délégation de l’aide
Ceux qui travaillent payent beaucoup d’impôts qui financent les systèmes d’éducation, de santé, d’aide et d’accompagnement social, de sécurité intérieure et extérieure, de sureté des technologies, etc.
On ne peut pas à la fois passer son temps à travailler pour payer des impôts et avoir le même temps pour prendre soin de son voisin.
La solidarité n’est plus directe mais déléguée.
Elle est même déléguée aux fondations, aux associations d’aide humanitaire, etc.
On peut participer à cette aide humanitaire – être intervenant sur le lieux d’un tremblement de terre – et laisser un voisin dans sa difficulté.
Evaluation au travail, une maladie sociale grave
La machine, le processus de mesure prend le pas sur le vrai besoin : évaluer en finesse pour mieux informer, former, orienter le travailleur.
Etre attentif aux vrais symptômes : décrire
Nous venons de voire qu’il y a des “légendes urbaines” sur certains points prétendument négatifs et nouveaux de l’hypermodernité.
On voit la difficulté pour décrire la vraie nouveauté, le vrai changement.
Pour inventer de nouveaux outils, de nouveaux comportements, cette description, cette observation fine sont indispensables.