Image : Les premières traces d’écriture concernent des inventaires – tablette de Kish vers Babylone il y a plus de 5 mille ans

Une invention de magasinier

Certains seront étonnés d’apprendre que l’écriture a été inventée par un magasinier.
Certes, l’invention de l’écriture est ici simplifiée mais quand même, cela prête à penser.

En deux mots

La phylogenèse c’est la naissance et l’évolution d’une espèce – ici l’espèce humaine.
Les chercheurs “disputent” sur le moment où l’on peut dire que l’on passe des pré-humains aux humains.
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L’ontogenèse c’est la naissance et l’évolution d’un individu.
Le moment qui nous intéresse ici est celui de l’utilisation du langage oral puis écrit pour communiquer.

Fait gaffe ! Le premier impératif

Julian Jaynes imagine que la première fois qu’un cri est devenu un mot c’était pour dire : “Fais gaffe !” “Wahii !” en langage premier.

“Si « wahii ! » indiquait autrefois un danger imminent, on pouvait avoir, en modifiant encore l’intensité, « wak ii ! » pour signifier l’approche d’un tigre, ou « wab ii ! » pour un ours. Ce sont probablement les premières phrases contenant un nom sujet et un modificateur prédicatif, et il se peut qu’elles soient apparues à un moment donné entre 25000 et 15000 avant J.-C.” nous dit Jaynes.

Compte ! Le second impératif

Regardons les premières tablettes découvertes : des inventaires – image ci-dessus.
Imaginons  un humain bicaméral – il y a six mille ans au moins.
Il est chargé de rendre compte au chef de l’état de son stock.
En fait, le chef lui dit : “Compte !”
Impératif d’abord.

L’impératif est premier

Dans les deux cas – apparition du langage et apparition de l’écriture on a un impératif :

• il y a 20 mille ans “Fais gaffe !“
• il y a six mille ans “Compte !“

L’enfant, le gratuit et l’intentionnel

Lorsque l’on étudie l’ontogenèse, on observe les premiers mots du bébé.
Mais ce n’est pas ce qui nous intéresse ici.
Les premiers mots du bébé c’est de l’exploration, du jeu, du “gratuit”.
Quel est le premier mot de l’adulte qui n’est pas gratuit ?
C’est ce qui nous intéresse.
Trois mots viennent à l’esprit :

• “mange !“
• “donne !“
• “attention !“

Donc trois impératifs.

Faisons “comme si”

Pour l’instant nous allons faire “comme si” il y avait correspondance entre :

• la phylogenése qui commence par l’impératif “fais gaffe !” “compte !“
• l’ontogenèse qui commence par l’impératif “mange !” “donne !” “attention !“

Etre malade de l’impératif

“Soit belle !” “Soit le premier de la classe !” “Ecrases toi !” “Fou moi la paix !”
Les patients témoignent des impératifs qui ont pourri leur vie.
Et dans leurs têtes résonnent encore ces impératifs.
Pour quantité de patients on a l’équation : thérapie = gérer/se débarrasser d’impératifs que l’on a dans la tête.

Le cri libératoire est-il incontournable ?

En 1967 Arthur Janov publie Le Cri primal.
L’époque – les années 60 – est au cri d’indignation, de solidarité, de protestation face aux horreurs de la Guerre du Vietnam, de l’apartheid en Afrique du sud, de la ségrégation raciale aux Etats-Unis, etc.
Janov imagine que l’on peut guérir toutes les névroses par le cri.
L’expérience montre qu’effectivement certains traumatismes se dénouent dans un cri.
Mais forcer ce cri ne fonctionne pas : ça arrive quand c’est prêt.

Le cri symbolique

La séance d’hypnose semble plutôt paisible.
Est-il nécessaire que le cri ait lieu physiquement ou peut-il avoir lieu symboliquement ?
Ou bien se qui se passe dans la transe est-il encore d’une autre nature ?
Pour le chamane, ce qui se passe dans la transe est “comme si” c’était réel, voir c’est réel !

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Source : WikiMédia José-Manuel Benito

 

 

 

 

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Source : Deutchland Lese